Parmi nos membres, un certain nombre a une formation universitaire, dont certains en Histoire. C’est le cas de Noé qui a soutenu son mémoire sur le thème de l’Armée romaine dans le documentaire. Passionné d’Histoire et de civilisation romaine depuis toujours, il a donc entrepris des études en Histoire Vivante (Médiation Culturelle Historique) afin de transmettre cette passion au public. Il cherche par la pratique de la reconstitution à offrir une approche et une expérience inédites de l’Histoire au public et a choisi d’en faire son métier afin de rendre plus attractifs et compréhensibles les lieux du patrimoine. Que ce soit la Rome Antique, les Templiers ou encore la Seconde Guerre Mondiale, il y trouve toujours son bonheur et espère le partager. Je le laisse vous présenter son travail, que vous pourrez consulter dans son intégralité en bas de cet article
La Légion romaine marque l’Histoire du monde Européen et Méditerranéen comme aucune autre armée occidentale ne l’a jamais fait. Plus qu’un simple élément militaire et politique, elle est un facteur d’intégration¹, de développement du territoire², ainsi qu’un objet à part entière de la vie du Monde Romain. Son charactère omniprésent pendant près de six siècles nous laisse des traces indélébiles dans le paysage, mais également une forte empreinte culturelle dans nos sociétés.
Sublimée par plus de quinze siècles d’iconographie, d’historiographie et par cette idéalisation d’un Empire unifié et puissant, l’image de la Légion nous parviens aujourd’hui teintée par nos Histoires nationales et cultures européennes. Une vision assez caricaturale d’une armée fonctionnelle et presque invincible, exaltée comme un instrument de pouvoir et de « civilisation », ou comme symbole d’oppression, d’impérialisme et de tyrannie.
Dans ce mémoire, nous nous interrogeons donc sur les différentes nuances qu’il peut exister dans ces représentations pour essayer d’en saisir les tenants et les raisons qui on pus mener à ces visions caricaturales.
Nous prenons ici appui sur le support du documentaire audiovisuel télévisé, symbole par excellence de la
transmission des connaissances historiques au grand public depuis
l’après-guerre.
Les caractères accessibles et publics³ de ce type de média en font une source dont les contenus reflètent bien les biais culturels qu’ils subissent.
Ensemble, nous allons comprendre comment certaines cultures se projettent dans un idéal rêvé du Monde Romain par ces détournements culturels inconscient de nos représentations de la Légion Romaine. Ainsi que, au contraire, comment certaines en font un ennemi à combattre, une représentation Historique de l’Horreur, parfois même comparée aux évènements les plus tragiques de notre monde contemporain.
Notes :
¹. Selon l’époque, la Légion n’inclue pas que des soldats d’origine italienne. Elle est en partie composée de troupes auxiliaires étrangères, dont la part ne cesse d’augmenter vers la fin de l’Empire. La Légion est également un facteur important d’exportation de la culture et du mode de vie romain, ainsi que de son hybridation avec les cultures locales, favorisant donc les échanges interculturels.
². Les soldats sont bien plus que des combattants et des services de maintien de l’ordre. Se sont des commerçants, des artisans, mais surtout des bâtisseurs. Nombreuses sont les villes fondées par des soldats et des camps militaires.
Ils participent notamment à la construction des innombrables routes qui parcourent l’Europe et la Méditerranée, participant ainsi activement au développement de l’empire.
³. Les documentaires doivent s’adresser au plus grand nombre. Également à cause des limitations techniques du format, ils ne prennent donc souvent qu’assez peu de recul dans leurs contenus, nous offrant donc une vision assez simple des évènements, avec un discours clair et emplis de biais culturels.